• ...

    Mon corps représente beaucoup de « trucs ». Il n'est pas assemblé, ce corps... Le sexe tend à raccorder mes membres « Tu me plais, Galvin ». Le sexe impose d'autres problématiques plus casse-couilles...

                Mon corps ; c'est beaucoup de confrontations et peu de compréhension. Celle des Autres –si je jugeais qu'elle m'était nécessaire, ce qui n'arriverait jamais ; ainsi que le flou innocent dans lequel j'évolue. Je ne sais pas s'il faut unir à « coups de sexe», je n'ose penser à cette dépravation comme ultime secours, car alors je me tromperais sans doute. Je suis pure, pure comme les seins gonflés et minces, minces comme ceux d'une enfant.... Je chante le soir, je crapote une cigarette, de longues cigarettes, des Fines ; personne ne rie quand je crapote, car je crapote seule, au crépuscule, je m'élance dans les sursauts d'esprits d'Hölderlin et je ne comprends absolument rien, peu m'importe, je recherche les mots, leurs déchaînements en moi s'éveiller et je musique hors du temps, hors de ma lecture, musiquant jusqu'à plus voix, je crapote ma clope et je veux reconnaître cette image dépravé, imaginer ce rebelle me faire la cour gloutonnant d'alcoolisme sa bière, tandis que musiquant, mes pensées fuyardes impulsent à mes doigts la tonalité du clavier... cependant je l'ai oubliée...mes doigts n'ont de dextérité qu'à pianoter mollement à des heures mourantes du jour, le premier mouvement de la Sonate au Clair de Lune de Beethoven, ou presque... Il me manque la bière, ça ne viendra jamais, comme le café, mon corps les rejettera malgré tous mes besoins de « geste social ».

    Et mes réconciliations viendront après mes découvertes....

    Je suis lente dans mes parcours mais déjà je sens qu'ils sont différents, ils ont la puissance de mes maturités naissantes, de cette intelligence verticale, frontière méconnue entre inné et acquis. Je crée des liens discontinus ou non entre mes connaissances, liaisons nerveuses ou non. Je ne sollicite plus un génie, je forme du talent, du savoir ; je capture tout ce que l'univers me donne à aimer et à haïr dans un flot polysensoriel : des idées, des notions, complexes ou idiotes –j'apprends enfin à faire correctement mes lacets. J'ai la faculté d'enregistrer les mots d'un livre, les mots d'un Autre, culture dévorante lorsqu'elle se fait plus grande que celle de mes parents... Et le poids de l'expérience est la seule forme de respect qui m'est alors imposé –et je n'ai pas écrit que cela est négligeable.

    Je lis Cohen des heures durant sans autre plaisir que celui proposé par une lecture foisonnant de goûts ; et de bons ! Cette folie...c'est lui le fou, d'avoir pu croire possible de soumettre une pensée à des mots et d'en avoir enfanté ces phrases précieuses et longues, longues à tel point qu'on en distingue plus que le fond, plus de forme, et c'est un jeu dont il ne souffre nul échec, c'est un jeu sans borne, qui vagabonde la pensée au grès d'un verbe, d'un sujet et de milles ornements d'écrivain. Et ceux-là ne sont jamais inutiles...

    Ce fait ne se déroule qu'en l'appui de son emprise, tant physique que morale, jamais je n'en suis à l'abri et jamais je ne m'en remets en question. J'amasse, je lis de mes grands yeux tous ces mots qui se prostituent à moi, toutes ses belles phrases dérobées à plaisir et parfois je comprends... Mais surtout je touche, les éditions hors de prix offertes désormais par les salaires de mes parents, je lis, touchant la page, crissement subtil du papier à mes doigts, peu à peu desséchés par la lessive de mes sous-vêtements... La vodka s'immisce dans mon sang  et éveille mon sens auditif, l'odeur de la clope remonte lentement à mes narines et les souvenirs se réveillent brusquement : son parfum, la cigarette, effluve si simple à rappeler... Alors je fume...

    Et la frontière n'était pas facile à percer ; pour lui, c'était difficile. Elle a patienté la Petite Princesse aux seins écrasés, patienté quinze années percées et oubliées. La Petite Princesse. Elle n'a plus lu dès lors, mais dévoré, comme animée de mille passions nouvellement écloses, comme envie d'adopter des maturités, besoin de savoir un peu quand on arrêterait de tout lui expliquer...

    Un jour, peut-être je pousserais à hurlements les envies réprimées de mon corps, et il ne s'agit pas uniquement de littérature, il s'agit d'une dissidence passive que j'exècre ; devenant l'unique expression de ma pensée...


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    Il me semble étrangement que l'aube ne prit de contours qu'à l'unique maturité de mes quinze années percées et oubliées comme un vagabondage commun à l'enfance, état de perception unique, dixit Colette, bondissante ou tranquille que j'effleurais alors, perçant et oubliant mon passé. Les miroirs nocifs de mes aubes ont prêché ma perte, mais je m'en suis défendue, princesse de cœur et de sens, princesse improbable, à l'abri de cette bouche : la mienne, princesse aux seins écrasés dont l'expression était moins menaçante ou menacée.

    L'amant de Paris, un dandy cérébral -pour tout humour que je lui pourrais consentir, avançait à pas lents dans un suicide incertain ; il s'agissait d'un plus perfide suicide que celui que l'on prête communément aux fous, c'était un suicide névrotique, beau en cela qu'il se revendiquait ; qu'il avait compris, lui, le suicidaire, quel état d'aliénation authentique, disait Artaud, habitait ses chairs. Alors il lui semblait plus honorable d'y crever, d'y laisser sa vie,  plutôt que de la confondre dans un drame de conscience qui à l'honneur associe la hauteur sociale.

    Cela ne s'est  jamais déroulé dans l'indifférence, ni l'aliénation de Van Gogh, ni celle d'Artaud, ni celle de mon amant je crois. Il y eu cette lente marche, ce rassemblement dirait l'auteur, ce fabuleux rassemblement de « normalité » qui a créé l'asile et s'en est rendu malade par la suite. Car les fous se dénombrent, ils ont leur place dans la société, ils font partie de nous. Ils ont renoncé à l'honneur comme Société l'entend et ne tienne pour règle que de fastes desseins de Nature. Ils ont trouvé dans l'indigence mentale, la revendication, la révolte, leur honneur...

    La mienne ; mon aliénation, est sale depuis ce dix mars où j'abandonne mon existence à l'Autre, celle de mes parents notamment, et à cette immense machinerie qui régit leur pensée : Société. Je noue des pactes, tous plus barbares les uns les autres. Des pactes impersonnels. Des conjonctures improbables. Des engagements dont la forme seulement évoque en moi une once de sens. J'aperçois alors distinctement les perditions de mes esprits, mes déambulations sont provoqués, ma liberté est entravée, mon mouvement est consenti et ne résulte nullement d'un choix qui me serait personnel. Je sens désormais ce réflexe d'appropriation d'un « je » et d'instincts reptiliens ou assaillis de principes, ce formidable assemblage, dirait le scientifique trop con, d'atomes et de cellules qui ne savent que fonctionner ou non, et ne connaissent ni la fatigue, ni la folie, courir dans mes pores dans l'indifférence de la vie, supposant l'agonie de notre condition ; humaine condition où facultés et faiblesses profilent déjà injustement notre devenir.

     

                   Un jour, cependant, j'ai rencontré Jostein Gaardez dans un coin de métro. Ou bien était-ce dans une bibliothèque... C'est une édition papier, tout ce qu'il y a de plus banal, déchiré en de certains endroits : c'est un cadeau de l'amant, il m'offre dès lors, plus qu'un monde de la petite Sophie, il m'offre la possibilité de comprendre la philosophie ou cette manière de penser compliquée lorsque tout semble simple disait mon professeur de lettres grecques. Dès que je pénètre les premières pages -je dis pénétrer, il ne sert à rien de les parcourir- je ressens le frisson des premières fois; découverte de la substantifique moelle, celle de Gargantua, celle de Rabelais si l'on veut. C'est un livre qui influe, redirige, soumet la pensée; l'amant de Paris, comme bien d'Autres, y reconnaît l'origine d'une passion, cette passion dévorante et stridente, invitant à Spinoza de longues heures d'études où le mouvement de l'esprit ne serait plus consenti mais admirable de liberté, dans le transport physique de son expression et raisonnement volubiles. L'histoire ne dira jamais combien s'y sont cassés les dents; et pour Spinoza, et pour bien d'Autres...


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                Désseulée je l'étais désormais, où chavirée, flanchée, exaltée, soumise, ma pensée prenait forme dans le délice charnel de nos proses nocturnes. L'amant de Paris. Il avait de l'or dans la bouche, l'amant de paris, la figure sale et dépressive de l'alcoolique politique, clochard à ses heures de revendications, bourgeois de traits pourtant.

    Il lui suffit d'un instant de folie impassible pour asseoir cette puissance hors du commun, me faire jouir de mots ; et je me crispe, je ne fuis pas, ma démarche subit les assauts agités de son charme, elle jubile, excitée de milles vers, des siens et des Autres, peut m'importe, sa lecture n'a d'origine que celle qu'un fascisme ordinaire sévissant dans mes esprits tenterait d'imposer. Je propose mon temps à nos effeuillages à des heures tardives du jour et de la nuit, invitant une nouvelle passion à l'exaltation, frustrée déjà de ne jamais pouvoir en rendre l'authentique exhaustivité.

     

    Levée trop tôt et déjà toute de femme vêtue... Ce matin j'ai du charme, je suis sibylline princesse, sarwell et décolleté, savant mélange de décontraction et de préciosité. Et mes seins sont dignes et hauts de courbes. Ils sont fiers, ces seins. Je suis à demie fardée, car je ne sais pas me maquiller, personne ne s'en amuse, je suis si femme dans ce corps d'enfant, quel cliché d'adolescence ! J'ai des cheveux plein la tête, c'est ma plus belle féminité. Mes cheveux. Ils sont noués, mal noués, noués de côté, je joue avec, souvent, arme indiscutable, soyeux comme le taffetas, respirant le parfum de ma mère, et je tiens à ce parfum comme un unique lien d'apparence mère fille. Ma mère a des traits de visage si inconnus aux miens... Avant tout, ils sont agréables aux yeux, longs et de coupe négligée, natures comme je me représente ce corps  incertain.

    Patienté au guichet, enfin ce billet. Je montais, sibylline princesse, dans un train, traversais la Grande place de la Grande Ville. L'amant de Paris, assis en dessous de Jaurès pour ainsi dire, je veux dire de sa statut,  feignant une attention particulière à son livre, Pierre Choderlos de Laclos et ses liaisons, très dangereuses, affectait de ne pas me voir. Pourtant il est tôt. Et Jaurès ne connaît pas encore les coursives bruyantes et oppressantes du peuple, les enchevêtrements des regards hardis cherchant en cette foule quiconque serait vêtu banalement –et je ne sous-entends rien de péjoratif.

    Tu m'agaces de ton désintérêt, montre moi tes yeux, je ne perçois qu'une barbe et de longs cheveux...-Hey boy. –Hey Girl...

    Il se leva alors, saisit mon corps avec un empressement indéfinissable, il n'y avait pas de violence dans son geste, seule celle de son cœur épris. Dévote acquise en prêtresse assurée, je reconnu là l'étreinte promise à nos jeux de mots nocturnes, pourtant j'eu peur, surprise ou éblouie, je reculai innocemment et incomprise dans un mouvement que je tentais moi-même d'encenser...

                                                                    ***


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  •         La beauté de ce jour l'apaise, elle est inspiré de Vos mots acérés, pareils à des flèches pénétrant son cœur comme Vous savez si bien le conter. Perception de ce toucher affectueux et tendre de mains apposées sur ses hanches, cadeau du songe des Votre plongeant, avides et délectables, sous ses cheveux pour en apprécier chaque mèche. Elle aime à dire qu'elle demeure la victime éperdue de Vos moues, et se trouve convaincue désormais d'être la proie de Votre envoûtement. Cependant elle se résigne  à être une victime digne et dévouée, amoureuse de Vos mots autant que Vous êtes l'esclave des siens. C'est la première fois que la Petite Princesse ressent tant de sensations au cœur de sa poitrine écrasée, des sentiments dissimulés avec toute la pudeur dont elle peut et sait faire preuve, d'autres exaltés car il incombe de Vous assurer de ces émotions que Vous suscitez. 
                Neuf heures et trente minutes d'un voyage d'apparence éphémère qui fut pourtant le plus interminable qu'elle eût jamais entrepris...  L'éternité avez Vous écrit ; les minutes pourtant s'éloignent et elles ne sont bientôt que le souvenir de l'instant passé et révolu... Mais l'infini n'a pas de limites et ne possède de chronomètre, il n'est pas utile de se battre pour chaque seconde, il faut vivre pleinement les blancs, eux aussi chargés de sens... Alors elle les a aimé, toutes ces secondes échappées, marques ostensibles d'un terme de ces sons, Votre voix, de ces gestes dissimulés par l'éloignement.
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                Seuls témoins de ce voyage achevé : des bibelots furtifs vagabondant sur des étagères vides. L'usure du temps ne pourra détruire le souvenir de vos lectures philosophiques et de vos poèmes oubliés dans un tiroir désuet, néanmoins dignes de toutes Vos fiertés.
                Cœur épris lors d'une fête dont elle tient une critique assidue ; exemple des ratés et des pièges à « cons » de la société... Preuve rapide d'un amour, pas enchaîné et léger sur les pavés alignés blancs et ocres, envolée de pigeons trop hâtive. La Petite Princesse ne les a pas approchés et déjà ils s'éloignent. Rêve si concret d'être à son tour poursuivie sur la place de la belle Ville ensoleillé, enveloppée de deux mains tendrement « homme »... Pour ce jour ou pour un autre pourvu qu'il s'inscrive comme un des meilleurs... Aspiration au bonheur total et exclusif d'un homme dont le seul souci demeurerait les rires de la Petite Princesse...
                Alors pour cette excursion au pays du rêve de la Petite Princesse, gamine perdue au milieu de la place courant au travers des oiseaux égarés ; pour ce sentiment d'être un brin de ces petites choses uniques et convoitées, merci...

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  • Lui: Comment fais tu pour me supporter aussi longtemps? Tu es incroyable de patience. C'est tellement agréable de parler avec toi... Tu peux dire stop quand tu veux. Mais je pense que c'est évident ; tu es libre à n'en pas douter

    Elle: Ô, je crains d'être une victime en fait, Vous un criminel... Du charme de votre intellect et de vos rires enjoués

    Lui: Grands mots...

    Elle: Oui j'aime ma liberté mais pense aussi à la tienne. Si moi je te saoule,

    Lui: A la fois touchants et inquiétants

    Lui: Si vous saouliez, ce serait juste merveilleux pour un alcoolique comme moi -éclats...-.

    Elle: Pourquoi inquiétant?

    Lui: Pour l'image de crimes que je ne suis pas certain de commettre...pour vous victime... Vous êtes plus fière qu'une victime, plus noble.

    Elle : Excuses confondues...

    Lui: Non. Pas d'excuses, surtout pas. Juste des broderies de ma part autour de vos mots. Ca me fait tellement plaisir.

    Elle : Nos dialogues ont cela d'important que je deviens Reine à vos voix ; nos entrelacements rhétoriques cependant plaisent à mes yeux et je ne sais que choisir...

    Lui: Encore de jolis va et viens... Et Reine... Je vous préfère Princesse, c'est plus libre.

    Elle: Pourquoi?

    Lui: Moins conventionnel...

    Elle: Juste pour un point de vue masculin... Pour le reste, le pouvoir d'une Reine est plus grand...          

    Lui: Plus joli comme mot aussi... Wouah... Vous venez par cette phrase de me lier à la fidélité de vos services pour quelques siècles. Cette pertinence ! Coulé, coulé...Par votre reflet de pouvoir, vous m'avez percé d'une de ces flèches qu'on ne peut retirer, de celles qui vous disent « cette Reine vous connaît, vous voit à travers les distances... ».

    Elle: Voir... Non...malheureusement...

    Lui: Les différences, les jeux de séduction

    Elle: Euh...connaître...un peu...

    Lui: De ces flèches qui me disent « cache toi si tu veux,

    Elle: Les jeux... parce que ce n'est qu'une Petite Princesse ; elle peut le demeurer selon vos désirs...

    Lui: elle connaît déjà les courbes de tes lèvres, mes désirs épousent les siens...

    Elle: Lèvres si belles qui se dérobent à chaque photo...

    Lui: Mes désirs aiment la voir jouer avec les ombres et les contre-jours, aiment la savoir Princesse ou Reine selon ses impulsions, aiment lui offrir toute la liberté dont elle rêve en sachant la suivre dans chacune de ses postures... 

    Elle: « Et animer ces journées quelle souhaiterait infinies... »

    Lui: Prince charmant ou écuyer quand elle est Princesse, roi ou sujet quand elle est Reine. » Infinies elles le sont...

    Elle: Elles prennent tout de même fin, mais cela n'est que pour reparaître...

    Lui: Vos mots ont la durée des saisons.

    Elle: C'est pour cela que l'on donne un nombre ordinal...

    Lui: Et continuent de couler dans chacune de vos absences...

    Elle: Jamais "dernier" ce mot vous est proscrit...

    Lui: Vous me perdez dans vos chiffres...

    Elle: Il ne reste plus qu'une demie heure, la Princesse est partagée...Désir de vous espérer jalousement, et rappel de cette "prochaine fois" qui s'inscrit ainsi...          

    Lui: Tristes heures en effet...

    Elle: Minutes, ce me semble...et ceci est encore bien plus cruel.

    Lui: Mais la Princesse pourrait se lasser de mes présences répétées.

    Elle: C'est pour cela enfin que vous me les accordez parcimonieusement, mon cher,

    Lui: Autant de minutes que de veines qui éclatent dans mon corps à jamais fondu aux escales du vôtre...

    Elle: pour qu'elle y soit tant attachée qu'elle ne veuille plus les déshonorer...

    Lui: De grâce point de question d'honneur,

    Elle: D'ailleurs je suis très contente d'être restée à vos côtés, près de vos mots, plutôt que d'être allée en Ville...

    Lui: votre honneur est haut et sublime et les villes se ressemblent toutes comparées aux  vertiges de vos sourcils ; et l'attente du rythme me rappelle à vos répondants,

    Elle: impulsifs...

    Lui: à votre subtilité syntaxique. Non, flamboyants d'impulsivité,

    Elle: la force que Vous prêtez à vos mots et éloges risquent d'envahir ma nuit...

    Lui: chatoyants de rapidité spontanée. Mes nuits je crois qu'elles prennent la couleur de vos cheveux et que je ne cesse de les ramener à la symphonie de vos mèches,

    Elle: Ils vont accaparer mes rêves et radoucir mes cauchemars...

    Lui: comme si l'indistinction des chromes nocturnes trouvait son sens dans votre chevelure...

    Elle: Je promets de Vous laisser y plonger vos mains cette nuit...

    Lui: Vous ignorez à quel point vous me transportez à l'instant sinon vous seriez forcée de me faire devenir victime et vous bourreau de mes passions ; mes mains dans vos cheveux ne sauraient en sortir, perdues dans leur falaises de fougue et de finesse, ce serait un piège bien trop savoureux que de m'y égarer mais je vous assure de mon transport de cette folie que vous pliez dans mon cœur et dans mon sang, de cette chaleur que vos paroles font éclore en moi comme le retour à la douceur espérée,

    Elle: ce sera alors réciproque, et avec vos autorisations je glisserai aussi et délicatement les miennes, créant ce mouvement doux, remontant ma main le long de vos pensées, des chatouillement nerveux de votre prose à venir...

    Lui: comme une feuille de votre peau posée sur ma poitrine qui hérisserait les saillies de mon pauvre cœur soumis aux battements du vôtre...

    Elle: Un battement a deux...

    Lui: Oui mais avec le vacarme et la tendresse de mille...

    Elle: Plus que 16 minutes durant lesquelles mon corps se fait violence ; demeurer assise sans hurler ma déception, des minutes précieuses que je savoure avec délice mais dont je perçois trop bien le terme pour ne pas m'en attrister... 

    Lui: Plus que quelques chutes de lune pour effleurer vos doigts du bout de mes sentiments... Tristesse à deux, tendre vous...

    Elle: « des chutes de lune... » Je suis définitivement amoureuse de vos mots...

    Lui: et moi esclave des vôtres. Passionnellement enlacé dans vos phrases et pour vous libérer de vos pianotages musicaux, je vous propose de lancer la prochaine ode...

    Elle: Je ne veux pas qu'ils soient vos maîtres car l'idée seule en est un calvaire, un supplice que de vous penser asservi à leur diction ; la liberté vous va si bien et elle contribue à la surprise et au dévouement de mon âme...

    Lui: J'aime votre compréhension des jeux de pouvoir, votre façon de voir à quel point ces questions m'habitent,

    Elle: ... sans doute cela m'est inconscient...

    Lui: Votre douce libération de mes enchaînements pulsionnels...

    Elle: ...Celle qui ne le verrait pas ne serai que crédule ou aveugle... Dix minutes... Pour m'exprimer une dernière fois et pour marquer la fin de cette belle journée, réveillée presque à vos côtés, couchée à deux pas de vos rêves et de votre image, pensée récurrente et douce...

    Lui: Et vous de marquer ce compte à rebours fulgurant et splendide de célérité ; ces phrases que vous écrivez, ces réveils et ces couchers, je les ressens comme une partie de moi, comme un sentiment si bien connu, comme le premier lever de mes paupières qui regardent à travers les nuages pour vous discerner.

    Elle: Je crains que nous ne soyons en fait que les victimes de cette rencontre, je suis certaine désormais d'être pourvue de cette chance insolente qui  m'a permise de vous connaître...Sept minutes....

    Lui: Victimes de la chance, du tourbillon de notre rencontre et de celle de nos mots entrechoqués et caressés,

    Elle: de ce voyage que nous réalisons chaque soir et que nous vivons tel un renouveau, jamais identiques...

    Lui: comme le parfum de vos bras quand ils enserrent un de mes cheveux par la force de leurs pensées

    Elle: Et sachez qu'ils y aspirent...Quatre minutes...

    Lui: ou que les miens seraient aspirés par un de vos ongles laissé au fil d'une de vos caresse

    Elle: Quatre minutes comme une vie, de mélodrames et d'erreurs mais surtout de perfection d'un moment que je souhaiterai éternel...

    Lui: ...encore éternel car hors du temps, et des volcans entiers de baisers en votre direction en retour, en retour de vos rougeurs enflammées aux tremblements de mon corps

    Elle: Rien ne saurai réchauffer plus mon visage que cette onde d'affection livrée par vos baisers...

    Lui: et bien jusqu'à plus soif...

    Elle: Mains crispées qui se ferment et qui laissent la petite princesse comme une chose frêle et fragile détachée de résistance...et de l'envie de résister...

    Lui: ...Dix secondes...


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