• Je reprends ce soir les inachevés de ce blog. Le couplet de ce que l’on a écrit, que l’on déteste, mais que l’on laisse, je vais l’éviter. Plutôt dire d’abord que je n’ai rien perdu des attaches essentielles à toute forme d’intégrité à moi-même que constitue mon amour pour lui, mais que je vis l’essentiel avec plus de distance, maintenant. Allez. Puisque c’est d’actualité cinématographique : lu, Endymion de John Keats.

    «A thing of beauty is a joy for ever : 

      Its loveliness increases ; it will never 

      Pass into nothingness ; but still will keep

      A bower quiet for us, and a sleep

      Full of sweet dreams, and health, and quiet breathing....»

    Il y a dans le «non» un absolu d’intégrité difficile à mouvoir. Ce thème n’est pas obsession, ou alors obsession du lendemain. Quelque chose de très pathétique en somme. L’horreur du «oui», plutôt du silence. Les silences se ruent à mes trousses. Une déflagration cosmique de vérité : j’aime ce mot, de déflagration, quand ça éclate, quand ça sourd, quand l’éclatement est si vif, bien qu’invisible et sans rachat possible. Et la redondance : la vérité, c’est éclatant aussi, pour sûr, et pour preuve la gorge qui se serre, s’étouffe, éclate, elle aussi. Tant et si bien que ce que m’impose l’absence de «non», c’est l’éclatement, sous toutes ses formes, de ce que je suis, de ce que nous sommes. Apprenez à dire non, c’est apprendre la préservation, et comme nous ne sommes jamais à de ces réflexes bassement vrais de nous... Je ne prêche pas contre la soumission de la femme. Encore que je sais trop que jamais cela n’arrive par hasard, qu’il y a de ces schémas qu’on reproduit inlassablement. Il y a de l’intrinsèque là-dedans, du bassement vrai, encore. Ce que nous sommes au monde : une chose qui n’est pas terminée, si Dieu avait cru bon que l’expérience -et surtout la pire- nous conduise vers un mieux ; nous ne serions au monde, mais à la littérature. Je ne suis pas à la littérature, mais au monde. Très bas, loin de toutes les transcendances qu’on abîme, à force d’y croire, jusque dans nos âmes. Rien de semblable à l’hubris, rien de ce que nous apprennent les passions les pires, loin de la figure de l’absolue vertu certes, loin aussi de ce qui fait mal mais que l’on apprivoise, parce que cela dit quelque chose de notre existence. Loin de ce quelque chose de la beauté, proches du néant. L’effacement de soi, au profit de cette puissance supérieure, où il peut y avoir du Dieu et du Cul, ou seulement du Cul : cela arrive. Lorsqu’il n’y a rien qu’une puissance déchue, le «non» c’est dur, le silence, c’est rude et traumatisant, c’est facile, ça fait mal, toujours, dans la mesure triste de nos absences, d’intègre. Je veux dire qu’il y a à renoncer à dire, cette chose sensible qui est ce que je suis en propre, ce que nous sommes en propre. Il faut essayer de faire attention à soi.

     


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  •     Oh toi, si je pouvais te dire que je pleurais l'an passé parce que je n'osais espérer te revoir, que je pleure aujourd'hui encore un homme qui ne sait pas même me faire jouir, tu pourrais bien dire que j'amasse aussi les couches de vie comme une consumériste. Malgré nos retours immondes j'ai de l'entetement dans les voix compulsives de l'angoisse et de la boulimie. Je te croyais dans un schéma suicidaire et j'apprend que cela contamine dans ce monde-ci, l'amour, la haine et la révolte. Je pourrais tout quitter pour une seule de tes folies, pour la première de tes dérives ou pour le plus beau de tes combats, je pourrais l'inventer, le désirer, ce dessein si tu ne l'avais pas : j'ai peur mais j'ai peur davantage de fuir cela : la SOUMISSION.

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  • Il y a bien un peu de diable en Vous... 

    t'as les yeux qui pétillent

    Et t'as les mains qui brillent

    t'as la gueule d'un ange de comptoir, de bistrot bien aimé

    t'as les joues un peu rouge 

    les genous écorchés

    tu te donnes des airs un peu durs pour cacher qu't'es fragile

    t'es une fille de rengaine

    t'es une fille de dégaine

    fais tomber ta casquette

    et détache tes cheveux si soyez

    tu mets des pantalons

    et des vestes de garçon

    tu as de ces façons d'faire les choses 

    d'fumer une cigarette

    toi t'aime pas les michtons

    qui n'ont rien à t'apprendre 

    qu'ont pas l'amour dans l'âme à panam 

    t'as qu'la ville pour pleurer

    t'es pas une fille qui montre

    t'es pas une fille qui grise

    t'attends le petit prince

    mais t'es toujours toute seule sur le ch'min 

    t'es pas du genre fleur bleue

    à tomber dans les violons

    t'es pas une rose violette

    tes baisers sont du poison 

    c'est pas de gaité d'coeur

    qu'tu disparais dans la brume  

    au matin sans lueur avec tout'la fortune

    t'as pas peur des marlous

    t'as pas peur des casse-cou

    pendant des nuits entières tu leur chantais java, tête en l'air

    tu vides les bouteilles

    et tu remplis les coeurs

    ton amour coule à flots

    tu nous laisses pas sombrer au bistrot

    tu fais du coeur à l'âme

    quand il faut tu déclames

    y'a que toi qui comprend qu'y'a encore des ptits hommes à sauver 

    t'as jeté ta malchance

    t'as perdu ta patience

    tu veux trouver tout d'suite au cas où qu'on t'verrait plus demain 

    tu fais pas du chiquier

    ta vie c'est pas du v'lour

    y'a que les ptits oiseaux pour t'siffler des mélodies d'amour

    t'es pas une fille qui râle

    t'es pas une fille qui chiale 

    t'es une fille qui rêvasse à l'amour d'une autre vie dans paris

    et tu siffles en marchant ton parfum aux passants

    tu te sauves en courant

    prend la fuite en avant

    t'es la belle de paris

    tu nous mènes en bateau

    pour trouver des trésors


    dans les poches des milords

    et tu siffles en marchant ton parfum aux passants

    tu te sauves en courant

    prend la fuite en avant

    t'es la belle de paris

    tu nous mènes en bateau

    pour trouver des trésors 

    dans les poches des milords

    et quand t'as disparu

    un soir pour un bonhomme

    t'as laissé ta galbange et ton âme au comptoir du bistrot

    c'est vrai tu nous s'couais

    nous on y croyais plus

    au ptit bonheur la chance

    dès l'matin fallait qu'on s'bouge le cul

    tout c'que tu nous as dit, reste dans nos esprits

    quand on chante la nuit on entend ta voix qui nous réjouis...


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  • ...

    JU!!!! C'est la dépression là, ne pas avoir ton numéro de téléphone, ne pas pouvoir dire mes colères et mon amour quand je le désire, c'est un cauchemar.

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  •          J'y réfléchis en fait sans cesse. Mais d'abord quelle est la part de contentement indispensable, est-ce que j'aime va sans je couche, est-ce que je couche va sans j'aime? La question s'interpénètre. Et c'est bien là de quoi il est à débattre. Quand il faut tout ressentir, prendre sans réfléchir, et toi tu me demande justement de dire ce que le coeur veut! Faut-il penser pour décrire cela? L'instrument est fragile et la pensée tellement plus réaliste, trop franche. Je ne sens rien, quand il faudrait que je te dise la douleur, la découverte et l'apprentissage et je le savais. Vois-tu je suis dans une école du corps, et les leçons mal apprises et les débuts à la fin, ou les fins au début, sont autant de moteurs pour ne pas rater quelques jouissances ordinaires ou mieux : rares, et se garder des autres. C'est une très belle rencontre me chuchote les yeux,la barbe, la frange un peu rustre, de côté, et le sillon mal dessiné, mais le contentement n'y est pas. Et le pourquoi, il est indicible, il n'est pas beau.

             Le contentement, je l'aime sourdre ma peau, et la sienne, quand ses veines sont à peine chuchotantes, quand il y a des prémices sensibles, fébriles à je couche, quand on pourrait me demander de montrer, de rompre l'intégrité du corps. L'école n'apprend pas cela, et les jouissances rares tordent le cou à l'école. Il n'est donc pas nécessaire d'aimer, pour sentir se resserrer sur le muscle la passion qui anime et sublime la vie, mais il faut être sûr qu'elle puisse animer au moins du plaisir et des désirs, du contentement et des rêves d'ailleurs.


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